La Liberté   23 décembre 2008

Onze artistes et une diversité de techniques

MORAT 

Art+ conjugue peinture, sculpture, céramique et art tribal.

MONIQUE DURUSSEL

Pour son deuxième accrochage, l'Art+ showroom d'Eveline et Robin Harteveld à Morat, fait place à onze artistes invités. Un point commun entre eux : la qualité de leur travaux. Le tourneur genevois Jérôme Blanc montre ses vases et bols de différentes essences de bois dans lesquels il incruste une ligne transparente d'acryl. La céramiste bernoise Rebecca Maeder expose quelques grès enfumés aux formes organiques et trois grosses larmes de porcelaine blanche incrustée de perles de verre. Marie Piguet-Zimmermann sculpte des oiseaux exotiques aux couleurs chaudes et des anges aux silhouttes élancées, parés de plumes. Pour le céramiste coréen, vivant dans l'Emmental, Sangwoo Kim, le grès est une manière d'exprimer la vie en formes ovoïdes, noires et beiges, terre polie et incrustée de textes. Un travail remarquable qui dégage de l'émotion. André Jaccard présente des tableaux en trois dimensions. Il y colle différents éléments sur des flèches ou des oiseaux. La superposition de verres anciens et peints renforce le mystère de ces oeuvres originales. Eveline Harteveld présente, dans quelques vitrines, ses bijoux originaux.

Les peintres: Manuel Bürgi accroche un grand ciel bleu à la gouache et trois dessins. Aldo Moser et ses tout petit formats, des tâches colorées très vivantes sur toile et jute. Danielle Wicht travaille, elle aussi, le petit format à l'acrylique sur papier. Des duos colorés qui évoquent avec sensibilité des fragments de murs ou les falaises de la Sarine. En grand formats, Odile Petitpierre de Lucerne accroche de très belles séquences géometriques où apparaissent des silhouettes et des histoires de vie. Belle sensibilité et justesse du trait aussi chez Johanna Ward avec ses nus juste suggérés. Jean-Paul Storrer dessine, à l'encre noire, des critiques sociales drôles. La seconde salle d'Art+ est consacrée, cette fois-ci, à l'art tribal d'Afrique, d'Océanie ou d'Amérique latine. Robin Harteveld ouvre une grande malle de voyage d'où sort sa collection: des masques, poupées, statues, déesses de bois et meubles coloniaux chargés des traces d'une vie déjà longue.