La Liberté   4 février 2010

"Erotica" ou l'éveil du désir

MORAT :   La galerie Harteveld ART+ expose le travail de quatre artistes.

Quatre visions de l'érotisme et de ses mécanismes, l'humour en plus.

MONIQUE DURUSSEL

L'érotisme, ce subtil éveil du désir amoureux, inspire les quatre artistes qui exposent à la galerie Harteveld ART+ à Morat. L'artiste lucernois Roland PIRK travaille cette thématique à l'huile. Il s'inspire d'oeuvres de grand maîtres qu'il réinterprète de façon franchement coquine. Ses femmes sont rondes, sensuelles et souples à souhait. Elles portent des bas résilles. L'homme nu, lui aussi, porte moustache et chapeau haut de forme. Si chez Nicolas Poussin "L'enlèvement des Sabines" est un acte guerrier, chez le caricaturiste anglais John Leech, il devient une farandole que réinterprète joyeusement Roland Pirk.

La beauté du corps

L'érotisme inspire aussi l'artiste genevois Laurent Dominique FONTANA lorsqu'il sculpte un corps de femme dans la pierre ou dans le bois. Des craquelures, des fentes, des marques du temps font vivre la matière sculptée. L'accrochage montre également des dessins et des empreintes de silhouettes féminines nues, de couples enlacés.

L'artiste, archtecte et sculpteur, a enseigné cette discipline aux beaux arts de Genève. Depuis une trentaine d'années, son travail tourne autour de l'homme, de sa présence et de ses traces fortes et dérisoires qu'il laisse. Laurent Dominique Fontana s'est engagé à travers son oeuvre à la défense de la condition humaine.

Les objets du désir

Pour Christian HUSLER, graveur, peintre et sculpteur, issu des arts décoratifs genevois, lui aussi, l'érotisme s'exprime en pictogrammes, symboles, signes graphiques et alphabeths qui se mêlent à des fragment corporels. Spécialiste de la récupération, notamment des cartes de crédit, il crée des inventaires.

Flaviano SALZANI, plasticien gruérien, accroche une douzaine de techniques mixtes dont un tableau- boîte. Salzani décompose les objets du désir, déshabille la femme, colle des étoiles brillantes sur les chaussures à talon. L'homme nu admire son sexe en terre cuite. Le désir est suggéré à tavers ces fragments d'humanité que l'artiste assemble de manière totalement poétique en rompant avec les règles de la perspective.