La Liberté   1 avril 2010

Des oeuvres des années 70

MORAT :   Quatre artistes, actifs dès les années 70, exposent à la galerie Harteveld leurs créations d'époque, dans la mouvance du pop art.

MONIQUE DURUSSEL

La galerie ART+ à Morat a choisi les années 70 pour sa nouvelle exposition collective. Quatre artistes ont exhumé leurs oeuvres d'époque, même si aujourd'hui ils sont dans d'autres veines créatives.C'est peut-être Martin Zimmermann, artiste bernois, qui a le moins changé. Il vit aujourd'hui à Genève et s'était formé aux beaux-arts de Zurich. A Morat il accroche des séries de gravures et des techniques mixtes. Le trait est souligné et la figure humaine est au centre de l'action. Martin Zimmermann est devenu beaucoup plus décapant avec la maturité. Son dessin s'apparente cependant toujours à la bande dessinée.

Géométries sculptées

Jean Mauboulès, le Bordelais qui vit à Soleure depuis fort longtemps, a une formation en architecture et le sentiment intime d'être un artiste depuis toujours. Depuis toujours aussi, il explore la forme et la matière et leur place dans l'espace. Dans les années septante, ses géométries sculptées mariaient le bois peint et le verre pour créer des formes en équilibre. Aujourd'hui sa quête de la transparence et de l'équilibre se poursuit avec le métal.

Une créativité ludique

Reinhard Rühlin, dit Reini, vit à Villars-le-Grand (VD). Il accroche des techniques mixtes (collages et peinture) et des gravures. Il s'inspire de la nature et plus paticulièrement des arbres. Une créativité ludique et le mouvement sont présents dans l'oeuvre, notamment dans ses gravures de danseurs. L'éléphant, inspiré d'un fait divers de 1866, l'intéressait déjà. L'animal, propriété d'un cirque, avait semé la panique à la Ratshausgasse de Morat avant d'être abattu. En 2007 Reini Rühlin en avait fait une installation.

Couleurs vives

Enfin, les travaux du Neuchâtelois Jean-Pierre Zaugg datent - comme il le souligne - d'avant sa remise en question fondamentale de l'acte de peindre. Il a donc accroché des lithographies aux couleurs vives du pop art, des dessins et  des collages. Depois 1980, Jean-Pierre Zaugg s'est approché du bouddhisme et de la théorie du tout. Il dessine un caillou par jour, acte d'humilité et lien avec le temps. Pour lui, l'objet est un événement et non une substance.

   Son oeuvre la plus médiatisée est la fourchette géante qu'il a planté dans le Léman, à Vevey, devant l'Alimentarium.

   Le retour sur images des années 70 de la galerie Harteveld ART+ est intéressant par les matériaux et les thématiques alors nouveaux que la pop art a apportés dans son esprit désacralisateur de l'art.